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Blog à quatre mains
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17 octobre 2012

On est revenu de l'enfer.

Aujourd'hui, ayant plein de temps devant nous depuis que nous vons congédié notre chauffeur (il était très bien, très -voire trop- prudent, mais sa notion de prix fixé qui peuvent éventuellement être modifié n'était pas trop à mon goût. Donc on a stoppé plus tôt que prévu notre "collaboration"; tant mieux, ça nous laisse plus de temps ici) nous avons décidé de visiter le Kawah Ijen.

Sur la carte, c'est tout près de là où on loge, mais la réalité est "légèrement" différente. Il faut déjà dire que le cratère culmine à plus de 2500 mètres et nous logeons sur la plage. Enuite, l'état des routes laisse vraiment à désirer.

 

On commence par une petite ballade en jeep, en effet, impossible vu l'état de la route de se contenter d'une simple voiture.

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Ensuite, un bon 800m à monter à travers la dense forêt parce que la route est en travaux et donc impraticable, on quitte donc la jeep pour en rejoindre une deuxième sur le tronçon de route à nouveau praticable.

En route, on rencontre nos premiers porteurs de soufre en train de vider leur précieuse marchandise (600 roupies du kg seulement, et ils portent entre 80 et 120kg par voyage, deux fois par jour, on y reviendra) du camion pour le transport vers l'usine (pour eux aussi la route est coupée)

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Cette année, on (je) est équipé.

Ayant anticipé les chemins impraticables à la poussette et le peu de probabilité de voir Alix se taper plusieurs km de montée, on a commandé un piggyback rider, une sorte de barre sur laquelle elle se tient debout, confortable pour elle comme pour moi.
Trouvable à pas trop cher sur le net (bien moins que sur leurs site): http://piggybackrider.com/ 

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Après un nouveau trajet en jeep, on nous dépose au pied du chemin menant au sommet du Kawah Ijen.

3km de bas en haut.

Au début, c'est large et relativement pas trop escarpé, tranquille, les porteurs descendent la clope au bec.

 

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Certains sont sympas et profitent de la rencontre pour faire une petite pose. Ils sont tous prêts à poser contre quelques roupies, ou quelques OREO (vous savez combien je n'aime pas donner de lárgent pour une photo, donc les oreo c'était très bien, et ils ont besoin de sucre ces gens)

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Un peu plus loin, la déclivité va en augmentant, on ne rigole plus.
Si vous passez par là, le pire passage est entre les borne 900 et 1900, ça monte vraiment, mais vraiment dur (surtout avec Alix sur le dos). Il y a des bornes tous les 100m, mais il vaut mieux pas les regarder, de peur de perdre le moral).

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Eux descendent avec du soufre, moi je monte avec Alix, ça crée des liens, et en fait même rire certains. (mais bon, je ne ferais probablement pas le malin avec 80kg sur l'épaule, même en descente)

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Après les deux premiers km, ça se corse encore un peu pendant 250 mètres, le restant étant un faux plats.

Pour l'info, on grimpe tout de même encore de près de 500m sur ce dernier km (et comme déjà dit, ce n'est pas la partie pire!).

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On arrive enfin au bord du cratère.
Pour le moment, pas mal de brume, on entraperçoit à peine le lac en son fond.


DSCF0591 copie2

 

Les signaux sont clairs, on est pas au bout de nos peines.

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Et en effet, pour descendre au fond du cratère, la large piste poussiéreuse laisse place à un fin passage vertigineux composé de roches instables. C'est ici que l'on se rend vraiment compte de la difficulté du boulot de ces porteurs de souffre (pas que l'on en ait douté jusqu'ici hein). 

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Dans le fond du cratère, derrière les solfatare, on voit se dessiner le lac acide, encore caché à cette heure par une brume épaisse.

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Les techniques des porteurs sont diverses, la plupart portent deux charges réunies par un morceau de bois sur l'épaule, d'autres préfèrent tout emballer. La plupart font deux voyages distincts, d'autres font des aller et retour sur de plus petites distances, laissant leur charge en chemin pour venir la réupérer un peu plus tard.

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Fameuse charge quand même, je parle du paquet, pas d'Alix (mais en fait c'est un vieux truc connu, le paquet est loin devant et parait bien plus gros. Ou pas.) 

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Ca se dégage,  le lac se dévoile enfin. Un km de long sur 600m de large tout de même.

DSCF0595 copie2

Sa couleur est due au mélange d'acide sulfurique, chlorhydrique et fluorhydrique qui le compose, sympa.
plus on descend dans le cratère, au plus il se dévoile.

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Tout le long de sentier, on croise ces pauvres porteurs, on souffre pour eux, cette partie est clairement la plus difficile (le reste est en descente et beaucoup moins dangereux).

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L'air lui est chargé des émanations des sulfatare et des évaporations du lac. On a préféré ne pas aller plus loin avec Alix, pas question de risquer ses pauvres muqueuses, on voit de toutes façons très bien de là où l'on est.

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On voit tout de même mieux d'un peu plus bas. Mes poumons ayant fini leur développement, et rassuré par l'étonnante condition physique des porteurs, porté par un désir ardent de vous documenter la production de soufre, je n'ai pas pu ne pas descendre.

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Et là en bas, c'est l'enfer.

Enfin, beaucoup moins que ce que je pensais.
La température est plus chaude bien sur, mais ce n'est pas un haut fourneau. Clairement, les émanations sont plus fortes, mais l'odeur n'est pas aussi désagréable que ce que je pensais.

Si le vent tourne et vous renvoie le nuage en pleine figure, là, d'accord, ça ne rigole pas, vous fermez les yeux (parce que ça pique) et vous retenez votre respiration en espérant que ça passe.

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Ils ont bien fait ça. Pour faciliter la récolte du soufre, de long tuyaux ont été placé à la sortie des solfatares pour refroidir les minéraux en vue de les cristalliser.

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Elles sont nombreuses, les minéraux de soufre refroidit se déposent un peu partout.

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Parfois, les tuyaux sont raccordés à un vieux tonneau de brut.

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Un composé orangé, mélange de souffre, d'acides divers se répend à même le sol, coulant vers le lac avant de se solidifier.

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Les dépots de soufre ainsi créés seront ensuite cassé à la barre à mine ou à la pelle et remontés. 



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Le lac au pied des solfatares.

C'est le lac acide le plus acide du monde.

pH de 0,2, probablement plus en cette saison.
Je me suis longtemps posé la question de l'effet de cette eau sur un corps.

J'ai un peu hésité, ne connissant pas la concentration réelle en acide et puis non, je me suis dit que ce n'était probablement pas une bonne idée.

L'eau est belle, mais à mon avis, mauvaise idée d'y faire un plongeon.

DSCF0636 copie2

Si ce n'était pas si difficile d'accès, j'y retournerais bien avec un steak, juste pour essayer.

En tout cas, si vous avez un cadavre à faire disparaitre, il ne sera pas nécessaire de le lester beaucoup (par contre, dans la montée vous aurez tout le temps de regretter votre acte).

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Une dernière vue sur les blocs de soufre avant de remonter, et c'est reparti pour rejoindre l'air libre. 

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Alix a profité de mon absence pour se rendre compte que le gros rocher à ses coté'était du genre friable, elle a passé 30 minutes à y dessiner ave un cailloux. Peut-être que dans quelques millénaires des archéologues essaieront d'interpréter ses messages, allez savoir.

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Un dernier regard sur le bord du cratère avant de quitter les lieux et on peut entamer notre descente.

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Pour se faire payer, les porteurs doivent peser leur charge, un km plus bas que le cratère.

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